Éléphants
C’est en Afrique, au Botswana, presque à la sortie du parc Chobé, sur la route, alors que toute chance d’en apercevoir semblait perdue, que le miracle s’est produit. Une horde est sortie du bois, est passée lentement devant nous qui nous retenions de respirer.
Cependant avant de regagner la forêt, chaque animal a marqué, vers nous, un arrêt en forme de salut.
Qu’ajouter sur ce mammifère le plus imposant sur terre ?
Qu’il est doué d’une sensibilité, d’une mémoire et d’autres caractéristiques que nous déchiffrons peu à peu, et bien tard ! avant de l’exterminer. Le pays vient juste de rétablir le permis de chasser l’animal !
La Manière noire ne se prête pas à l’étude de la peau particulièrement fripée des éléphants. Mais le sujet l’imposait.
Vaste solitude. Concentration de ce mastodonte dont les pensées nous sont inconnues. Marche silencieuse mais résolue vers un avenir, le plus souvent incertain. Jeux de trompes. Sens aigu de la famille comme du groupe social matriarcal de structure élaborée, capable pourtant d’empathie pour autrui. Quête infaillible de l’eau.
C’est tout cela que j’ai essayé de traduire dans l’Exode dans le plus pur et total dépouillement.
Extrait du Catalogue du SNAA 2019 avec exposition de l’Exode